L’horizon qui affleure : disséminer l’expérimentation
Ce qu’inventent au fil des années ces festivals bretons, c’est un archipel d’expérimentations. Certains germes, modestes ou spectaculaires, essaiment :
- Dans des cantines scolaires qui se mettent à cuisiner local, parce qu’un chef bénévole d’un festival y officie aussi.
- Chez des élus qui, après une édition marquante, revoient les normes d’accès à l’espace public.
- Dans la création de nouveaux collectifs, inspirés par une dynamique de festival, qui initient ressourceries, coopératives de producteurs, habitats collectifs.
Un tissage patient, contrasté, mais réel : la fête comme fabrique d’autres quotidiens. L’économie solidaire, ici, n’est pas une lubie d’urbains désœuvrés mais une lente conquête, qui épouse la terre, les marées, les heures de bénévolat, le souci du collectif. Loin de constituer un modèle clos, les festivals associatifs rendent visible des pratiques qui, goutte à goutte, imprègnent la vie locale bretonne – assez pour baliser le chemin de l’utopie concrète aux lisières du possible.