Perspectives : entre fragilités et pollinisations
Cet éclatement foisonnant, aux marges des regards et du récit national, dessine une France arc-en-ciel têtue, créative, précieuse. Oui, l’offre associative reste précaire : nombre d’événements ne survivent que grâce à l’engagement de quelques dizaines de militant·e·s, la fatigue guette, et les obstacles institutionnels persistent. Pourtant, d’année en année, la cartographie des mobilisations LGBTQIA+ dans les villes de taille moyenne s’étoffe, irrigue les territoires et les imaginaires.
Ce qui s’expérimente à Rodez ou à Pau importe tout autant qu’à Paris. Les initiatives s’observent, se copient, s’encouragent. La popularité croissante des festivals, marches, ciné-débats et ateliers le montre : la question queer n’est plus une note de bas de page provinciale, mais un motif central de l’écriture citoyenne locale.
Demain, peut-être, le vrai laboratoire d’utopies concrètes ne sera-t-il pas dans la clameur d’une métropole, mais dans la persistance d’un bal, d’un groupe de parole, ou d’une Pride dans un gymnase prêté pour la soirée, en Sologne ou en Ariège. Reste à écrire, ensemble, ce récit fragmenté et puissant.