1. Lesbian and Gay Pride (Global Pride dans certains pays)
La Pride, sous ses différentes déclinaisons mondiales, est un exemple historique d’événement mêlant revendication politique et identité queer. Née des émeutes de Stonewall en 1969, elle est passée d’un acte de rébellion à une célébration mondiale. Mais certaines villes proposent des versions alternatives, plus radicales et dénuées de sponsoring commercial.
- La Dyke March, qui met spécifiquement en avant les femmes cis et trans lesbiennes, est un exemple politisé, focalisé sur la lutte féministe et la visibilité lesbienne.
- En Europe, la Pride des banlieues (en région parisienne) est une initiative récente qui insiste sur les enjeux d’intersectionnalité, en liant queer, racisme et réalité des périphéries urbaines.
Si certaines formes de la Pride sont critiquées pour leur aspect commercial ou dépolitisé, des alternatives militantes fleurissent et ramènent l'événement à ses racines de lutte.
2. Queer Lisboa (Portugal)
En prenant pour foyer le cinéma, Queer Lisboa est bien plus qu’un festival artistique. Consacré aux films explorant les sexualités et les genres, il est un carrefour pour débats, conférences et ateliers où se croisent activistes, chercheurs et artistes. Le festival ne se contente pas de promouvoir des œuvres queer : il interroge aussi les politiques culturelles et la représentativité dans les médias.
En 2022, par exemple, une table ronde a été consacrée à la censure encore présente dans certains pays d’Europe pour les œuvres LGBTQIA+, posant une question centrale : quel rôle peuvent jouer les festivals dans une résistance culturelle ?
3. Bjørnsonstad Festival (Norvège)
Moins connu mais profondément engagé, ce petit festival autogéré norvégien combine activisme écologique, luttes queer et expérimentations sociales. Avec une jauge volontairement restreinte, il propose une immersion dans ce qu'il appelle « des modèles alternatifs de vie en communauté ».
- Particularité : tous les événements sont construits selon des principes d’économie circulaire et zéro déchet.
- Le festival inclut systématiquement des discussions sur la souveraineté des corps et leur rapport au capitalisme, un thème récurrent dans les luttes queer.
Une belle illustration des synergies entre engagements écologiques, féminismes et luttes LGBTQIA+.
4. LadyFest (global)
Né dans les années 2000, le LadyFest est un modèle décentralisé de festivals féministes queer. Présents dans des dizaines de villes à travers le monde (Berlin, Londres, Lima, etc.), ces événements sont portés par des collectifs locaux qui partagent des valeurs communes : autogestion, non-mixité choisie (dans certains cas), et mise en avant des cultures féministes et LGBTQIA+.
Dans les éditions les plus récentes, une attention particulière a été portée sur les intersections entre queerness et migration, souvent oubliées dans les espaces militants européens. Ces festivals employent souvent le "prix libre", un modèle économique qui reflète leur engagement anticapitaliste.