Des pratiques pionnières : zoom sur quelques festivals et collectifs inspirants
Rosendal Garden Party (Suède) : festival queer et régénératif
Stockholm, fin août. Le Rosendal Garden Party ne se contente pas d’une programmation musicale engagée : il cultive une politique d’inclusion protéiforme, entre scénographies non-genrées, toilettes toutes identités, accès PMR et ateliers intersectionnels. La question écologique est omniprésente, de la nourriture végane locale à la gestion collective des déchets, jusqu’aux partenariats avec des assos antispécistes.
- Plus de 60% du staff s’identifie LGBTQIA+ (chiffres 2023, Rosendal), intégrant la lutte queer dans la gouvernance même.
- Le festival a réduit sa consommation d’énergie de 35% en 4 ans, grâce à un mix de scénographie légère et d’énergie renouvelable.
- Evénements non-mixtes par affinités politiques et identitaires (safe rooms, zones d’écoute, etc).
Roskilde Festival (Danemark) : mainstream engagé ou laboratoire social ?
Le mastodonte danois, plus de 130 000 participants chaque année, continue de surprendre par son soutien explicite aux causes queer et écolos. Depuis 2019, son “Equality & Sustainability Manifesto” structure toute l’édition :
- Objectif de neutralité carbone à l’horizon 2025 (Roskilde Sustainability Strategy 2022)
- Campagnes contre les discriminations avec stand Trans Advocacy, interventions Drag King et Drag Queen, conférences sur la sécurité des minorités et la nécessité de “queerer” l’espace collectif
- Pilotage par des équipes plurielles où 50% de la direction artistique s’identifie LGBTQIA+ ou racisé·es
- Ateliers pour penser les liens entre justice climatique et justice sociale (exemple : 2023, focus sur l’accueil des réfugié·es LGBTQIA+ climatiques)
Arkisto Helsinki : entre écologie radicale et pride décentralisée
En Finlande, Arkisto Helsinki propose une forme hybride de festival où l’on peut voguer d’une scène non-binaire à un atelier d’écosocialisme, en passant par des “resting gardens” dédiés à la régulation psychique et à la réduction des risques. L’accent est mis sur la création d’alliances durables avec des collectifs de migrants, de personnes trans et non-blanches, pour sortir de l’entre-soi, à travers des tables rondes, des repas conviviaux et des actions dans l’espace public.
- 40% des participant·es migrantes ou réfugié·es, nombre en hausse depuis 2021 (Arkisto Report 2023).
- Partage des infrastructures avec d’autres petits collectifs pour réduire leur impact matériel (mutualisation des tentes, systèmes de récup’ d’eau de pluie, etc).