Autogestion : des campements à la cuisine, revendication et apprentissage collectif
Au cœur de nombreux festivals alternatifs, l’autogestion n’est pas un vernis ni un slogan, mais l’ossature même du projet. Prise de décision en assemblée, partage des tâches, horizontalité : la gestion collective structure la vie quotidienne autant que la programmation.
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La Rolava Festival (République tchèque) : organisé sur les ruines d’un ancien complexe de loisirs brutaliste près de Karlovy Vary, ce festival regroupe chaque été entre 800 et 1 200 personnes sur un mode autogéré depuis 2014 (A2larm.cz). Chaque participant peut s’inscrire à différents “crews” : accueil, cantine végane, sécurité sans police, médiation. L’expérience est décrite comme un “atelier grandeur nature” de vie collective.
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Let’s Rock Queer Festival à Budapest : face à la montée de l’autoritarisme, la pratique de la “safe space maintenance” repose sur des équipes de bénévoles formés à la prévention, à la médiation des conflits, à la gestion collective des risques discriminatoires (Tilos Radio, 2023).
L’autogestion n’est pas qu’une méthode : elle devient parfois démarche éducative, où l’apprentissage se fait par la pratique directe, l’échec et la réparation, l’improvisation permanente. Cette horizontalité se retrouve jusqu’aux cuisines partagées, pivot des festivals d’Europe centrale, où des centaines de repas sont produits en commun, souvent à partir de dons ou de nourriture recyclée – comme à l’Uroczysko Festival en Pologne.