Un foisonnement d’événements face à l’urgence climatique
En 2013 déjà, une bascule s’amorçait. La prise de conscience écologique gagnait en intensité avec des rapports du GIEC toujours plus alarmants. Cette inquiétude s’est traduite dans le champ des luttes culturelles : le besoin de sensibiliser tout en créant des espaces collectifs s’est imposé comme une évidence. À titre d’exemple, les villages Alternatiba, initiés dès 2013 par le réseau associatif Bizi!, ont multiplié leurs éditions partout en France. Ces événements n’étaient pas des festivals au sens classique mais des lieux de débats, de formations et d'alternatives concrètes où la fête venait renforcer le message.
Quant aux festivals musicaux militants comme le No Logo Festival, lancé en 2013 dans le Jura, ils ont adopté des modèles anticapitalistes en choisissant par exemple de se passer de sponsors et de publicité. Ce positionnement résolument indépendant a séduit un public en quête de sens et refusant une fête déconnectée des réalités sociales et environnementales.
Au fil de la décennie, un glissement s’est aussi opéré : on ne parle plus seulement de réduire son empreinte écologique, mais bien de construire des espaces immersifs pour penser l’après. Compost, toilettes sèches, gobelets réutilisables sont devenus la norme, créant une nouvelle exigence pour tout festival alternatif ou militant.