Pologne, Slovaquie, République Tchèque : des terres de convergence anticapitaliste
En Europe Centrale, les grands rassemblements autogérés sont imprégnés d’un imaginaire anticapitaliste et écologiste. L’épicentre se situe à la croisée de la Pologne, de la République Tchèque et de la Slovaquie, où la tradition des squats et la vitalité syndicale donnent naissance à des rencontres emblématiques.
Obóz dla Klimatu (Pologne): le camp écoautogéré
Depuis 2018, le Climate Camp Poland – Obóz dla Klimatu (source: Climate Camp Poland) fédère chaque été entre 400 et 1000 personnes autour de la lutte contre l’extractivisme du charbon, près des villes minières de l’est polonais ou de la Silésie. C’est à la fois un chantier d’auto-apprentissage (assemblées, ateliers, actions directes, logistique partagée, life in common) et une coalition de luttes féministes, antiracistes et ouvrières. Inspirés par la mouvance allemande d’Ende Gelände, les participant·es expérimentent cuisine collective, gestion horizontale, assemblées quotidiennes et soutien aux habitant·es menacé·es d’expulsion.
CzechTek (République Tchèque) : la rave migrante sous haute tension
Ancrée dans la mouvance rave des années 2000, CzechTek fit vibrer jusqu’à 40 000 personnes lors de certaines éditions (notamment en 2003 dans l’ouest du pays, source : Radio Free Europe/Radio Liberty). Ici, l’autogestion se lit à travers le refus de toute billetterie centralisée, le nomadisme (lieu révélé tardivement), la construction du site par les crew eux-mêmes, loin des institutions. Le harcèlement par la police a marqué l’histoire du festival : en 2005, plus de 1000 policiers délogèrent violemment les participant·es, provoquant un tollé à l’échelle européenne sur la criminalisation des free parties.
Malgré son arrêt, l’esprit CzechTek survit dans toute une mosaïque de teknivals mobiles à travers l’ex-Europe centrale, souvent sur des terrains agricoles ou industriels abandonnés.