Ce que change la visibilité pour les alternatives locales
Élargir la communauté, briser l’entre-soi
Multiplier les points d’entrée permet de toucher au-delà du cercle initié et de ses relais souvent fermés. Sur Mobilizon, 35 % des événements consultés en 2023 l’ont été par des personnes n’ayant aucun lien préalable avec le collectif à l’origine (Framablog).
La dynamique du calendrier a aussi valorisé des initiatives si « petites » qu’elles seraient restées invisibles, comme les ateliers de réparation vélo ou les projections associatives en rase campagne, loin des canaux culturels dominants.
- Augmentation de la fréquentation : Le collectif Alternatiba Rhône estime à 20 % la hausse de la participation à ses événements depuis l’adoption d’un calendrier ouvert accessible depuis son site en 2022 (Alternatiba Rhône).
- Mise en relation inédite : Par la circulation des rendez-vous, émerge la possibilité de la surprise : rencontres inattendues, hybridation des milieux… C’est par une simple consultation d’agenda en ligne qu’a émergé le festival féministe Dialogues du Silence à Toulouse en 2023, initié par une jeune collective ayant découvert l'appel via un calendrier participatif.
Entre mémoire collective et archives vivantes
Les calendriers participatifs ne se contentent pas d’informer sur demain : ils construisent une forme de récit collectif, gardant trace – via les historiques – des tentatives, échecs, débats, naissances et disparitions. Contrairement à un post Facebook, le calendrier garde mémoire de ce qui a eu lieu, de ce qui n’a pas toujours été relayé dans la presse ou célébré publiquement.
Cette mémoire ouverte a même permis, lors de la coordination des mobilisations pour le climat en 2019, de repérer la généalogie des groupes et de cartographier les lieux d’émergence de la contestation (Reporterre).