D’un calendrier institutionnalisé à la créativité des marges
Il fut un temps où l’année militante était scandée par une poignée de dates inflexibles : le 1er mai pour la fête du Travail, le 8 mars pour les droits des femmes, la Journée internationale des droits de l’homme, un “mois” d’Octobre Rose balisant chaque automne. Ces repères, loin d’être désuets, forment encore la colonne vertébrale de l’agenda associatif. Mais progressivement, une myriade de temps forts alternatifs, bien plus mobiles, s’y sont greffés.
Les ZAD, festivals autogérés, villages éphémères et collectifs investissent des espaces-temps mouvants. Certains événements se sont même émancipés du carcan annuel pour se faire réactifs, voire “spontanés”. Ainsi, en mars 2023, plus de 500 manifestations contre la réforme des retraites (source : Le Monde) s’organisaient en quelques jours à peine, démontrant une agilité inédite du mouvement social dans la synchronisation de ses rendez-vous.
- Rythmes : déplacement de l’accent du calendrier “posé” vers un calendrier de “réponses”.
- Multiplication des anniversaires : Nuit debout, 10 ans du mouvement climat, 50 ans de la Marche des fiertés… chaque année, de nouveaux “pactes commémoratifs” rallument des mémoires et irriguent l’agenda militant.