La tentation de la marge, la puissance du commun
Si les festivals libertaires néerlandais impressionnent, ce n’est pas tant par leur gigantisme (rares sont ceux qui dépassent le millier de participant·e·s) que par leur capacité à durer, à retisser du commun contre les logiques d’isolement. Leur secret : des réseaux solides, de la débrouille, du soin collectif, une obstination joyeusement indisciplinée. Rassembler, sans chef ni sponsor, et bâtir, temporairement mais réellement, d’autres mondes – voilà la promesse, et le pari au long cours, de ces fêtes insubordonnées.
Que l’on participe le temps d’un week-end ou que l’on s’y arrime pour une saison, ces festivals continuent d’essaimer, de tisser une toile où l’utopie cesse d’être concept pour devenir expérience – à vivre, à défendre, à réinventer.