Déferlantes écologistes : mobiliser la terre, défendre le vivant
Sur la carte du militantisme, les luttes écologistes déploient, chaque printemps, une géographie puissante de rassemblements de masse. De la lutte anti-bassines dans les Deux-Sèvres aux marches climat dans les métropoles, chaque année compose ses propres épopées, souvent dans l’urgence et l’inventivité face à l’urgence climatique.
Les mobilisations anti-bassines et luttes pour l’eau
Dernier week-end de mars : dans le bocage poitevin, la lutte contre les méga-bassines – ces réserves d’eau destinées à l’irrigation intensive – fédère des milliers de personnes, militants paysans, habitants, écologistes radicaux. En 2023, la mobilisation à Sainte-Soline a rassemblé jusqu’à 30 000 participant·es selon les organisateur·ices (Le Monde, Reporterre). On y retrouve le collectif Bassines Non Merci, la Confédération paysanne, les Soulèvements de la Terre, en résistance non seulement contre la privatisation de l’eau mais aussi pour la construction d’alternatives agricoles.
- Actions : manifestations, marches, occupations de sites, assemblées, ateliers autogérés et village autogéré sur plusieurs jours.
- Ambiance : chandails mouillés, poésie punk, banderoles bariolées, débats fougueux autour d’une marmite de soupe partagée.
- Dates notables : fin mars, début avril chaque année.
Certaines années, des rassemblements simultanés se tiennent ailleurs : arrêt écologique au plateau de Saclay ou au Site des Amassada en Aveyron, autour des enjeux de l’artificialisation des terres ou des méga-éoliennes.
Les Marches pour le climat et la biodiversité
De Paris à Lyon, de Strasbourg à Toulouse, les marches climat s’invitent dans la plupart des grandes villes entre mars et mai, dans le sillage de mouvements tels que Fridays For Future France, Alternatiba ou les Amis de la Terre. L’édition du 9 avril 2022 a rassemblé plus de 135 000 manifestant·es dans tout le pays (source : Reporterre). Au menu : pancartes inventives, déguisements d’abeilles, cortèges bigarrés où convergent ONG, étudiants, collectifs antinucléaires et quartiers populaires.
- Particularités : La désobéissance civile s’y fait de plus en plus visible (Die-in, chaînes humaines, occupations de sièges bancaires), révélant une jeunesse transformant l’action climatique en fête politique.
- Moments phares : la "Marche du Siècle" (mars 2019), la "Marche Look Up" (avril 2022).